-
Maggie Nelson : «Autobiographie d’un procès»
Trente-cinq après le violent assassinat de Jane Mixer, en 1969, on leur annonce la réouverture de l’enquête, encore irrésolue. Étant donné les avancées technologiques sur l’analyse des empreintes génétiques, des preuves accablent un nouveau suspect, dont le crime présumé avait été imputé jusqu’à présent à un tueur en série assez publicisé à l’époque. Ainsi Une Partie rouge œuvre sous-titrée « Autobiographie d’un procès », retrace d’abord comment l’auteure et son entourage ont vécu ce procès et l’engouement qu’il suscite dans les médias.
-
Dirty Sexy Valley d’Olivier Bruneau
À la lecture de Dirty Sexy Valley, on a l’impression que son auteur, Olivier Bruneau, a visionné les films d’horreur américains de l’âge d’or du slasher (début des années 1980) et les films dits eurothrash (particulièrement du cinéma italien des années 70 et 80) en prenant soigneusement des notes. Comme si cela ne suffisait pas, l’auteur profite de la liberté relative que lui donne l’écriture et multiplie les effets gores, les scènes de sexe et les séances de torture à un rythme qui laisse le lecteur pratiquement essoufflé.
-
Luis Montero Manglano et le roi Salomon
Comment un doctorant en histoire de l’art peut se retrouver au sein d’un corps d’enquêteurs secret chargé de rapatrier des trésors hispaniques qui ont été volés au cours des derniers siècles? Voilà les prémices pour l’excellent roman «La table du roi Salomon» de Luis Montero Manglano publié chez Actes Sud.
-
Simon Boulerice et «l’enfant mascara»
L’enfant mascara a valu à son auteur, Simon Boulerice, d’être finaliste au Prix Espiègle 2017 qui est attribué par les bibliothèques scolaires du Québec. S’étant inspiré de faits réels, Boulerice nous met dans la tête du jeune Larry King, un enfant né dans le mauvais corps et malheureusement victime d’un meurtre sordide de nature homophobe et transphobe. Le 12 février 2008, Larry King dit Leaticia Queen, est tué(e) par son camarade de classe Brandon McInerney, qui lui tira deux balles dans la tête. Queen succomba à ses blessures le lendemain et son bourreau fut entre-temps arrêté. Cependant, ce n’est qu’en décembre 2011 que McInerney plaide coupable, il est alors condamné à 21 ans de prison. Un fait qui chamboule énormément les mentalités aux États-Unis. Quoi de plus significatif qu’une telle chose se produise là-bas, où encore aujourd’hui certains droits fondamentaux ne sont pas respectés.
-
Lady Trent, une vie consacrée aux dragons
Rendue à un âge vénérable, Lady Trent a décidé d’écrire ses mémoires, qui portent, naturellement, sur sa quête d’étudier les dragons, animaux qui la fascinent depuis qu’elle est jeune fille. Dans le premier livre, qui s’intitule Une histoire naturelle des dragons, elle raconte d’où vient son intérêt pour cet animal et comment elle s’est mise à étudier ces animaux majestueux. Le monde dans lequel se déroule l’histoire ressemble beaucoup à celui de l’époque victorienne, d’un point de vue technologique et social. C’est principalement l’aspect social du monde développé par l’auteur qui intéressera le lecteur. Lady Trent essaie d’être une scientifique dans un monde d’hommes alors que les femmes sont, dans cette société, confinées à la maison. Elle doit donc jouer d’astuces et de ruses pour se faire inviter à une expédition en Vystranie, une région du monde qui est très semblable à notre Transylvanie. Aventureuse, curieuse, courageuse, Lady Trent se trouve immédiatement au cœur de l’action où se mêlent complots politiques, folklore et attaques de dragons.
-
Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur
Le cœur du récit est ainsi ce procès perdu d’avance, pendant lequel Scout constate l’ampleur des injustices sous-jacentes aux questions de classes et de couleurs de peau. Jusqu’alors insensibles à ces questions puisque leur père leur a inculqué le respect de tous, Scout et Jem seront introduits au monde des adultes, où il existe une forte hiérarchie sociale. Rapidement, ils perdront leur douce naïveté et leur confiance indéfectible en la nature humaine, dans l’impuissance et l’incompréhension, confrontés au sort d’un homme dont le seul méfait aura été de s’être trouvé à la mauvaise place au mauvais moment.
-
Michel Bernanos et La Montagne morte de la vie
Le sable, rouge lui aussi et fin comme de la poudre, signale un biome totalement inconnu, où le végétal côtoie le minéral à la façon d’un fervent son idole. Désorienté, démuni, le duo se détermine à s’enfoncer dans l’abondance verte pour rejoindre les montagnes, dans l’espoir d’y retrouver un environnement plus familier. Dans la succession des jours, le déplacement se ponctue d’inquiétantes découvertes : des plantes carnivores à la sève de sang, une bouche de sable mangeuse d’homme, le bruit lourd d’une respiration sous-terraine et surtout des sculptures anthropomorphes dignes d’un démiurge
-
Sara Pennypacker – Pax et le petit soldat
9782070666317 Pax et le petit soldat | Gallimard Sara Pennypacker et l’amitié indéfectible – Il… Read more
-
Marée montante de Charles Quimper : cosmogonie d’un deuil
Dans Marée montante, le père d’une jeune noyée trouve refuge dans chaque gouttelette en y voyant autant de petits cailloux laissés par sa fille pour qu’il trouve son chemin jusqu’à elle. Entre les murs de sa maison chargée de souvenirs, il vit à demi, l’oreille qu’on croirait soudée à un coquillage murmurant l’appel obsédant de la mer. Pris peu à peu d’une insoutenable ardeur de naufragé, il décide de construire un voilier pour aller la retrouver. À bord de son rafiot, ballotté par des flots menaçants, il revisitera alors la courte vie de son enfant en faisant de leurs jeux, de leurs rires, la cosmogonie d’un deuil qui transcende les forces de la nature.