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Enfanter de nous
L’année dernière, avec Ce qu’on respire sur Tatouine et Ouvrir son coeur, je découvrais des voix d’une vibrante honnêteté. Des voix qui ne sacrifient rien au profit d’une phrase plus belle, qui cherchent plutôt le vrai et l’authentique. Nouvelle et déjà du lot, celle d’Émilie Choquet relate dans ce premier récit un sombre épisode de dépression post-partum.
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Poésie nature
Le Mois de la Poésie bat son plein et l’occasion est trop belle pour ne pas vous parler de deux recueils particulièrement fameux. Le premier, Expo habitat de Marie-Hélène Voyer, se retrouve d’ailleurs parmi les finalistes du Prix des Libraires 2019 dans la catégorie poésie. Publié par la maison des grands espaces (La Peuplade), il fait du territoire le socle de nos existences. Pour sa part, L’Oie de Cravan offre, avec Chansons transparentes de Jonas Fortier, un petit ovni littéraire qui, il y a fort à parier, vieillira en beauté.
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L’imparfaite amitié de Mylène Bouchard
Le roman offre l’incursion dans l’intimité d’une femme, celle qui se voit un soir dans les yeux de sa fille et pour qui la transmission de son expérience devient alors un impératif. En résulte cette correspondance-confidence d’une mère pour sa fille, qui donne à appréhender le parcours de la femme libre et amoureuse qu’elle a été et qu’elle cherche à être encore. Le geste de l’écriture devient catharsis et permet à celle-ci de faire le point sur ses émois passés, ses pulsions, ses détours, ses rencontres heureuses et ses coups de gueule. S’ajoutent aux lettres, empreintes d’une délicate féminité, des parenthèses poétiques ou essayistiques, des listes ou encore des « tableaux typographiques », qui amènent la réflexion à déborder le cadre plus traditionnel du roman.