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Enfanter de nous
L’année dernière, avec Ce qu’on respire sur Tatouine et Ouvrir son coeur, je découvrais des voix d’une vibrante honnêteté. Des voix qui ne sacrifient rien au profit d’une phrase plus belle, qui cherchent plutôt le vrai et l’authentique. Nouvelle et déjà du lot, celle d’Émilie Choquet relate dans ce premier récit un sombre épisode de dépression post-partum.
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À côté de nous le déluge. La société d’externalisation et son prix de Stephan Lessenich
Le miroir déformant de l’abondance occidentale Le sociologue allemand Stephan Lessenich nous convie à un… Read more
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Petit traité de résilience locale
Vers le monde d’après En vue cavalière, on pourrait accoler aux discours dominants un sentiment… Read more
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« Les batailles d’Internet » de Philippe de Grosbois
L’indéniable réussite des Batailles d’Internet réside dans la possibilité de »présentifier » le Web et de lui »donner corps » en inversant la perspective souvent utilisée pour traiter du cyberespace. En fait, Philippe de Grosbois rabat le réel social, politique et écologique sur le virtuel pour établir la passerelle entre le réel et l’immatériel : « loin d’être à l’extérieur de nos vies »réelles », le réseau intègre maintenant un nombre croissant de nos interactions et échanges […]ix. » Il s’agit ici de mettre en lumière le fait que « [l]es batailles politiques et économiques qui prennent place sur Internet ne sont pas isolés de celles qui se déploient dans d’autres sphères de la sociétéx. » L’attention particulière de l’essayiste à se diriger vers les faits humains et sociaux lève le voile non seulement sur les impacts écologiques de l’utilisation d’Internet, mais aussi sur un enjeu crucial, celui de l’Internet libre. Il se trouve que « [t]outes les potentialités ouvertes par Internet, sur les plans de l’expression individuelle, de la culture, du journalisme ou de la démocratie, font l’objet d’une contre-attaque puissante et concertéexi. » L’État et les entreprises vont employer différents moyens pour limiter la liberté des internautes : les dispositifs de surveillance, les mécanisme de contrôle des communications et des mesures de répression contre les cyberactivistes. Si l’on doit mobiliser une « résistance numérique » pour riposter à ces mesures liberticides, celle-ci doit être orientée de façon à garantir la neutralité du réseau ( « la non-discrimination dans le traitement de l’information, tant de la part des fournisseurs d’accès à Internet que de la part des Étatxii ») ou à combattre les visées monopolistiques des géants du Net. Tout ceci sert, selon Philippe de Grosbois, à « conjurer les risques de centralisation et d’appropriation du réseau [et] à contribuer à son développement à des fins populaires et citoyennesxiii ».
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Décoloniser l’imaginaire
Gagner sa vie génère nécessairement des frustrations destructrices. Selon Rodolphe Christin, le sort du travailleur est semblable à celui d’un traumatisé social : précarité, pression économique, chantage à l’emploi, idéologie managériale dégradante, etc. Pour le sociologue, « le travail ne tient plus le rôle de grand intégrateur qui lui était dévolu auparavant. Il ne structure plus la vie collective, mais, par ses faiblesses, il contribue à sa déstructuration progressiveiv. » Aux difficultés qui se présentent tout naturellement aux travailleurs s’ajoutent celles auxquelles fait face le théoricien voulant imaginer un au-delà du capitalisme.
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Alain Deneault – De quoi Total est la somme ?
L’histoire de Total débute durant la Grande Guerre, période durant laquelle la France connaît une pénurie d’hydrocarbure. C’est ce qui mène à la création de l’entreprise en 1924 (sous le nom de Compagnie française des pétroles) car le gouvernement français désire s’émanciper des entreprises anglo-saxonnes. Deneault nous fait découvrir les rouages d’une administration à la fois opaque (afin de masquer liens de l’entreprise avec les hommes d’état par exemple ou les placements effectués par celle-ci dans les paradis fiscaux, un thème cher à l’essayiste) et amorale.