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Lovecraft : défense et illustration du genre fantastique
Lovecraft entretient un rapport spécifique avec l’œuvre littéraire. Les questions focales innervant l’essai nous font voir que Lovecraft se préoccupe de la subjectivité du lecteur. Le texte est vu comme un produit de son interaction avec le lecteur : « Une grande œuvre du genre ne doit être jugée que par l’émotion produite, son intensité. Peu importe la façon et la manière dont cette émotion est amenée. Il n’existe qu’un seul critère permettant de détecter le vrai conte d’horreur fantastique : le lecteur a-t-il oui ou non été excité, effrayé, bref bouleversé réellement et dans le vrai sens du terme? » Une œuvre comme celle de Melmoth de Robert Mathurin, rattachée à la période tardive du roman gothique, possède, par exemple, le pouvoir de susciter la panique chez le lecteur. De plus, notons que Lovecraft semble reconnaître la fécondité potentielle de l’approche freudienne en matière de lecture. L’importance qu’accorde l’auteur de Providence aux affects du texte (la fascination du texte en tant qu’il touche le lecteur) semble le rapprocher de Freud qui n’a jamais dédaigné nommer l’effet produit en lui par un livre.
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Lovecraft d’après Houellebecq
À l’âge de 16 ans, Michel Houellebecq découvre le mythe de Cthulu dans lequel est raconté le réveil de créatures puissantes et anciennes qui veulent régner sur le monde. L’adolescent est à la fois fasciné et terrifié. La lecture des nouvelles de Lovecraft est un choc pour lui et laisse l’impression la plus profonde. Plus tard, ces souvenirs de lecture l’inciteront à écrire une biographie sur celui qu’on qualifie de digne successeur d’Edgar Allan Poe.