Poésie québécoise : deux nouvelles voix prometteuses
9782924085202
La lumière de l’effacement | Art Le Sabord
Poésie québécoise : deux nouvelles voix prometteuses
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Un peu plus tôt cet automne, les Éditions d’art Le Sabord ont fait paraître, dans la collection « Rectoverso », un nouveau recueil double regroupant les lauréats des Prix Alphonse Piché, décernés par l’Université du Québec à Trois-Rivières dans le cadre du Festival international de la poésie. Cette année, le premier prix a été remporté par Virginie Lachapelle et le deuxième, par Marianne Bérubé Lefebvre.
Dans sa suite poétique intitulée « La lumière de l’effacement », Virginie Lachapelle dépeint une société où « la générosité est un piège », où la cruauté et la violence portent le masque du paternalisme, et où la mort semble la seule voie d’évasion possible. Malgré qu’elle se sache vaincue d’avance, puisque « le refus n’est rien d’autre qu’un mot vague », la voix poétique s’élève et lutte contre l’injustice et le mensonge, avec l’énergie du désespoir et tous les faibles moyens qui sont à sa portée : résistance passive, dénonciation, ironie, sarcasme, coups de gueule, etc. Le résultat est une poésie empreinte tout à la fois de noirceur, de colère, de résignation et de froideur.
Avec ses « Circonvolutions à Québec », Marianne Bérubé Lefebvre nous entraîne dans une promenade insolite et jubilatoire dans plusieurs quartiers de la Vieille Capitale. Au gré de ses déambulations, nous accompagnons la promeneuse dans son appropriation du territoire urbain, « une conquête à la fois », chaque pas et chaque sensation étant vécus avec un maximum d’intensité. Au beau milieu de la nuit ou au petit matin, dans la chaleur d’un café ou marchant « contre un grand vent-sabre », c’est toujours le même regard émerveillé qu’elle pose sur les choses, comme s’il s’agissait chaque fois d’une belle et grande découverte.
Il est à souhaiter qu’après cette première publication, qui nous donne à entendre de nouvelles voix prometteuses, nos deux jeunes auteures poursuivront leur démarche d’écriture et nous réserveront d’autres belles trouvailles poétiques.
Dominic Deschênes