Marie-Claude Lapalme : Le bleu des rives
9782894488614
Le bleu des rives | Hamac
Marie-Claude Lapalme : Le bleu des rives
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En cette rentrée littéraire, malgré l’avalanche de livres qui nous est tombée dessus en un temps record, un titre m’a frappé, m’a conquis d’une façon tenace, parvenant à m’habiter pendant de longues semaines.
J’ai bien dû feuilleter ce livre pendant des jours entiers, et ce, bien après la fin de ma lecture.
Il s’agit du Bleu des rives de Marie-Claude Lapalme, paru chez Hamac.
Dès les premières pages, dès la toute première nouvelle qui donne son nom au recueil, nous sommes happés par une vague poétique désarmante, belle: «Le lac est son enclave, il se rappelle les rives dans leur jeunesse, les pousses aiguës, les racines des roseaux et des fougères qui mangent la boue.»
Au fil de la lecture, les personnages apparaissaient les uns après les autres comme un mirage au milieu des mots, portés par la plume vaporeuse de Marie-Claude Lapalme, qui signe ici un premier livre sous forme de murmure, d’incantation, de psaume.
Les nouvelles se succèdent mais le langage ne s’essouffle pas, l’écriture ne fléchit jamais : «L’ombre, une nouvelle foi, m’appelle. Un spasme déloge la vase et le limon. L’eau se brouille, chargées de scories, de terre .» (L’étrangère)
L’auteure a fait ses premières armes en poésie et ça se sent, sa plume est délicate, précise, ses mots s’entrechoquent d’une façon unique, bien à elle.
«Tranquillement, la vie reprend dans mes doigts, dans mes paumes.
Tout à l’heure. j’irai graver mon nom sur les pierres de la rive.» (Sous l’eau, le feu)
Les histoires se succèdent dans ce recueil, neuf histoires au total, mais c’est l’écriture elle-même qui demeure le personnage principal de chacune de ces nouvelles, de ce recueil étonnant qui coule comme une rivière gonflée à bloc, un grand torrent vertigineux.
Une auteure à suivre absolument.
Charles Quimper