Littérature LGBT
Cette semaine commence la fête de l’arc-en-ciel de Québec (du 29 août au 1er septembre 2019). Voici donc l’occasion idéale de laisser les préjugés de côté et d’oser la littérature LGBT, que vous fassiez partie ou que vous soyez alliés à la cause. Toutefois, le nombre d’ouvrages est plus faramineux que vous n’oseriez le penser. Ainsi, j’ai décidé de me concentrer sur un petit top dix de mes favoris.
Je vous souhaite donc une bonne lecture !
Brillamment adapté au cinéma en 2016, Carol est un roman de tendresse et d’amours interdits entre deux femmes de New York. Carol, en instance de divorce, et Thérèse, décoratrice de théâtre et femme mariée, se rencontrent non loin de noël. Les deux femmes tombent tout de suite sous le charme l’une de l’autre. Leur passion devant rester secrète, elles décident alors de partir en voyage, sillonnant les routes tout en vivant librement leur amour.
Paru en 1952, ce roman lesbien engendra des ventes remarquables malgré un premier refus de publication et les doutes de l’auteure, plus connue sous le nom de Patricia Highsmith.
Un roman magnifique, avec une ambiance feutrée et la curiosité de l’interdit, que je recommande absolument!
Fé est, comme toute adolescente, une jeune femme qui se cherche beaucoup. D’un imaginaire débordant, elle a une vision du monde bien à elle qui la rend d’autant plus attachante. Par le plus heureux des hasards, elle fait la rencontre Félixe pour qui, après de nombreux questionnements, elle tombe amoureuse. Ce qui n’a pas pour but de faciliter le questionnement d’une adolescente en recherche de soi.
Un très beau roman imaginatif en deux parties qui montre les différents aspects de la vie de Fé. Bien plus qu’un roman LGBT, ce dernier est avant tout un hommage à l’enfant qui change, grandi et se dirige sur la voie de la vie adulte.
Si vous voulez en savoir plus sur cet excellent roman, il existe déjà un article détaillé à son sujet sur notre site. Je vous invite donc à aller le consulter!
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Boris adore sa robe. Elle lui rappelle les cheveux roux de sa maman ou encore le pelage de son chat adoré. Petit Brindamour souhaite la porter partout, y compris à l’école, avec des talons qui font du bruit bien sûr, simplement parce que c’est amusant! L’ennui, c’est que ses camarades de classe n’aiment pas du tout, en fait ils détestent. Ils rient souvent de Boris et le rejettent. Mais Boris a une arme secrète… Son imagination. Les jeux du petit garçon sont si amusants que les enfants commencent à se dire qu’il n’y a rien de mal à ce qu’un astronaute, par exemple, porte une robe orange.
Un album touchant avec un message fort qui est peu présent en littérature jeunesse, le transgenrisme. Tout cela amené avec délicatesse, évitant les clichés explicites du thème.
Cette BD est pour moi un chef-d’œuvre pour les yeux tout en étant un divertissement des plus amusants. On commence d’abord avec les deux meilleures amies du monde qui ont pour jeu de se mettre dans la peau de personnages ou d’univers différents. Les références y sont nombreuses à travers l’imaginaire cocasse des deux adolescentes. Toutefois, même si au premier abord cela ne semble pas avoir d’évolution en termes d’histoire, je peux vous assurer que ce livre saura vous surprendre à ce niveau!
Ce qui est pertinent avec cette bande dessinée n’est pas seulement le fait qu’il y ait effectivement présence de personnages homosexuels, mais aussi l’histoire qui entoure l’auteur, ce qui peut en faire un exemple ou un modèle pour beaucoup. En effet, Axelle Lenoir était auparavant connue sous le nom Michel Falardeau. Vous aurez donc compris que cette artiste de talent a décidé d’affirmer sa transidentité. Même si cela a été choquant pour certain, beaucoup sont admiratifs et il faut bien admettre que cette démarche demande du courage.
À titre d’information, ce livre fait également objet d’un article complet sur notre blogue, écrit par notre talentueuse libraire Mélissa Bouchard.
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Titanica est une œuvre d’art vivante qui n’a pas de genre, puisqu’elle représente, avant tout, le travail d’un artiste, ayant construit celle-ci sur un autre homme dont il était amoureux. Le tout se passe principalement dans les docks de Londres, peuplés par de pauvres gens.
En parallèle, une reine, un peu crédule, est prête à tout pour les déloger, selon les recommandations de ses proches conseillers. Mais personne, par contre, ne saurait dire ce qui se cache vraiment dans les bunkers des docks, pas même la reine…
Une pièce de théâtre bien de chez nous, avec des rebondissements exaltants et des personnages des plus colorés. Les monologues sont touchants et souvent caricaturaux, surtout en ce qui a trait à la reine qui semble obsessionnellement amoureuse d’un admirateur secret, compromettant ainsi sa tâche première.
Lauréat du prix d’excellence au Japan Media Arts Festival et sélectionné pour le festival d’Angoulême 2017, Le mari de mon frère est une série manga qui sait non seulement être très appréciée, mais également faire réagir. Il s’avère que le thème de l’homosexualité au Japon et des préjugés qui l’accompagnent sont très peu mentionnés dans toutes les sphères en général. Ainsi, cette série lève le voile sur un sujet tabou mais des plus actuels internationalement parlant. Elle raconte l’histoire d’un homme d’Occident allant à la rencontre de sa belle-famille japonaise, un père et sa fille, suite au décès de son mari. Le père sera d’abord méfiant et aura aussi peur des préjugés qui pourraient s’abattre sur sa famille.
Cette BD raconte l’histoire de deux femmes, l’une photographe et l’autre qui rêve de devenir illustratrice, qui commencent à correspondre d’un côté à l’autre de l’océan. Les deux, se complétant très bien dans leurs démarches artistiques, finiront par tisser des liens plus forts qu’une simple amitié, que la distance ne saurait entraver.
Un magnifique roman graphique où les deux sphères de l’histoire sont illustrés par une bédéiste différente. Des pages en couleurs d’un côté et en noir et blanc de l’autre, les auteures ont su faire un travail remarquable, le tout rehaussé par une histoire des plus touchantes.
Il était une fois une jeune princesse qui était en âge de rencontrer le Prince charmant. Le père convia alors tous les princes du royaume à sa rencontre. Des beaux, des laids, des comiques, des sportifs… Rien ne lui plaisait. Ce père, désespéré, fit alors appel au pouvoir magique d’une gentille fée. Dès que la princesse et l’être magique se rencontrèrent, elles tombèrent immédiatement amoureuses et partirent vivre leur vie ensemble.
Un magnifique petit roman drôle, qui renverse tous les préjugés et clichés des contes classiques tels que nous les connaissons. Une réinterprétation des histoires féeriques qui vaut le détour.
Outre le fait qu’il nous donne une nostalgie douce face à une période d’aventures et de découvertes qu’est l’adolescence, ce livre est touchant par ses personnages un peu dérangés mais à qui on peut facilement s’identifier et de par ses histoires d’amour compliqués mais si belles à la fois. Ce roman est une douce rencontre avec des personnages qui nous donnent l’impression de les connaitre depuis toujours.
Voici l’histoire du secondaire dans toute sa splendeur. Plus précisément d’un ado, Charlie, qui tente de changer sa vie, de se faire des amis et de devenir écrivain. À la base, le garçon est plutôt rejeté et se demande bien avec qui se lier d’amitié, professeur excepté. Il rencontre alors deux jeunes colorés qui n’ont pas peur de vivre chaque moment comme si c’était le dernier : Sam, dont il tombe amoureux, et son demi-frère Patrick, qui rencontrera des problèmes liés à son homosexualité.
Bichon est un petit garçon différent. Il aime les jouets de filles, le rose et les princesses. Parfois on le juge, que ce soit des garçons de son âge et même des adultes… Par chance sa famille et le beau Jean-Marc, qui fait beaucoup rougir Bichon, se portent à sa défense et l’aime tel qu’il est.
Voici une bande dessinée jeunesse illustrée avec talent, qui traite de l’identité des genres qui se déclare, en règle générale, assez jeune dans le processus du développement humain. Un livre parfait pour reconnaître et apprendre à apprécier la différence. S’il n’en tenait qu’à lui, Bichon n’aurait sans doute aucun problème à être qui il est et c’est avant tout le message que nous partage ce livre.
Voilà donc la déclinaison de mon petit top dix sur la littérature LGBT. J’espère que cela vous aura inspirés ! Comme je l’écrivais plus tôt, il y a encore beaucoup d’ouvrages et de littérature sur le sujet alors je vous invite à venir voir un libraire en magasin pour un conseil plus personnalisé. D’ici là, bonne fête de l’arc-en-ciel !
Anabel Cyr Bérubé
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