L’obsession du chiffre 7 selon Holly Goldberg Sloan
9782070657711
Titre : La vie par 7 | Éditions : Gallimard Jeunesse
Le chiffre 7, la passion de Willow Chance.
Extrait :
« D’ordinaire, je ne mange même pas de cônes glacés. Et quand cela m’arrive, c’est avec une précision obsessionnelle destinée à éviter la moindre goutte de désordre. Mais pas aujourd’hui. Je suis dans un lieu public. Je n’espionne même pas. Et mon cône glacé est un gros magma dégoulinant. À cet instant précis, je suis le genre de personne qu’on pourrait trouver intéressant à observer. »
Willow Chance est une jeune fille qu’on pourrait qualifier de génie, car elle possède une intelligence tout à fait remarquable. Elle voue également une passion quasi obsessive au chiffre 7 et aux plantes, qu’elle cultive dans la cour arrière de la maison familiale. À 12 ans, elle perd ses parents dans un accident de voiture. À partir de ce moment, son univers bascule. Elle se retrouve dans une famille d’accueil temporaire et est suivie par un tuteur à l’école, où elle fait la rencontre d’une jeune fille et de son frère, tous deux plutôt hors du commun. C’est une histoire tragique. Pourtant, l’atmosphère et le ton ne sont pas lourds. C’est au final un hymne à la vie et à la richesse des relations humaines, malgré les différences individuelles. La jeune Willow Chance est un personnage atypique et très étrange. Elle a un comportement résolument asocial, qui rappelle à certains égards celui d’une personne atteinte du syndrome d’Asperger. Pourtant, le lecteur s’y attache, inévitablement. On plonge sans tarder dans son univers, que l’auteure décrit avec beaucoup de précision, de réalisme et de sensibilité. Il est fascinant de suivre l’évolution des personnages, qui sont tous à l’opposé les uns des autres, mais qui grandissent et s’épanouissent à leur contact réciproque. Ces êtres marginaux, dépeints avec beaucoup de justesse, vivent une situation qui les pousse à briser leur isolement. Le lecteur éprouve de l’empathie pour chacun, grâce à une incursion privilégiée dans leur univers respectif. Cela peut amener de belle réflexion sur les préjugés que bien des gens entretiennent envers certains «exclus» de notre société.
À lire à partir de 12 ans, un des meilleurs romans jeunesse de la dernière année.
Une chronique d’Éléna Laliberté
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