Anatèm de Neal Stephenson
9782226435132
Stephenson, Neal – Anatèm | Albin Michel
L’incroyable odyssée dans l’imaginaire de Stephenson
L’automne dernier, la célèbre maison d’édition française Albin Michel a lancé une nouvelle collection mettant en vedette les littératures de l’imaginaire. L’éditeur a de grands projets pour cette nouvelle collection, simplement nommée « imaginaire », car de nombreux genres seront mis de l’avant : la science-fiction, le cyberpunk, l’uchronie, le space opera, le steampunk, la fantasy, le voyage dans le temps et j’en passe. Parmi les premières publications de la collection, un livre a retenu mon attention : Anatèm de l’auteur américain Neal Stephenson. Publié en 2008 en anglais, le roman a remporté l’un des trois plus grands prix de la science-fiction en 2009, soit le prix Locus.
Anatèm se déroule sur une planète nommée Arbre où les intellectuels de la planète se sont enfermés dans des concentes, sorte de communauté monastique, afin d’être coupés du monde extérieur pour préserver les savoirs, les connaissances scientifiques et empiriques. Craignant le chaos de la société à l’extérieur des murs, les communautés ouvrent leurs portes une fois tous les dix ans. L’histoire débute la veille de l’une de ces ouvertures, nommée aperte. Fraa Érasmas fait partie de la communauté de Saunt-Edhar, qui rassemble mathématiciens et philosophes, et il est sur le point de vivre son premier aperte. C’est lors de ce premier contact avec les extras-muros qu’Érasmas va découvrir qu’un ovni est en orbite autour de la planète. Cette découverte va mettre en danger les communautés partout sur la planète en commençant par celle de Saunt-Edhar.
Ce roman est un formidable univers en soi. Il traite à la fois de mécanique quantique, de philosophie platonicienne et nominaliste, de relations humaines, de combats entre les différents pouvoirs séculiers et monastiques, le tout dans un langage complètement inventé par Stephenson. Ce n’est pas pour rien qu’il a fallu attendre dix ans pour obtenir une traduction de ce livre, car la tâche était colossale. Une première tentative de traduction avait été esquissée par la maison d’édition Bragelonne, mais le projet a été abandonné. Albin Michel a donc marqué un grand coup en publiant ce roman si attendu dans le monde francophone. Je lève mon chapeau à Jacques Collin qui a fait un travail incroyable en traduisant ce roman. Pour faciliter la lecture, il a été décidé que le roman serait séparé en deux tomes, phénomène très courant dans les traductions de l’imaginaire, mais nécessaire dans ce cas-ci. Amateurs et amatrices de science-fiction complexe, la lecture de ce roman va vous ravir!
Jean Labrecque